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Poser des panneaux photovoltaïques : surimposition ou intégration au bâti ?

Agricole

Poser des panneaux photovoltaïques : surimposition ou intégration au bâti ?

Le photovoltaïque est une solution idéale et adaptée à tous pour produire de l’électricité verte. Pour être performante, une installation solaire doit – entre autres – être bien posée. Il existe deux manières de fixer les panneaux sur votre toit : l’intégration au bâti ou la surimposition. Jusqu’en 2017, l’intégration au bâti était fortement encouragée grâce à des tarifs de rachat de l’électricité très incitatifs. Le décret du 9 mars 2017 a modifié la donne en basant ces tarifs sur la puissance de l’installation et non sur le type de pose. Alors intégration au bâti ou surimposition ? Quels sont les avantages et inconvénients de chaque option ? Décryptage à la lumière de 4 critères.

Intégration au bâti ou surimposition des panneaux photovoltaïques : le match en 4 points

Comme son nom l’indique, l’intégration au bâti consiste à…intégrer les panneaux photovoltaïques dans le toit. Des tuiles sont retirées et remplacées par les modules. Ce type de pose, favorisée en France, a longtemps été majoritaire.

Les panneaux solaires surimposés sont installés sur les tuiles, vissés sur des rails. Quelques tuiles sont déplacées pour fixer les crochets qui relient ces rails à la charpente.

1er critère : l’étanchéité

Toucher à la toiture comporte toujours un risque : celui de dégrader son étanchéité. Il s’en faut de peu. L’eau s’infiltre par le moindre interstice. Quel que soit le type de pose, dès lors que des tuiles sont retirées, il y a un risque. Il sera cependant plus mesuré dans le cas d’une surimposition que dans le cas d’une intégration au bâti. La raison est simple : la quantité moins élevée de tuiles ôtées.

Un point pour la surimposition.

2ème critère : la résistance à la chaleur

Un panneau photovoltaïque perd jusqu’à 0,5 % de rendement par degré supplémentaire au-dessus de 25°C. Dans un contexte de changement climatique, protéger les modules de la chaleur est incontournable, surtout dans les régions les plus ensoleillées.

Encore une fois, la surimposition gagne la comparaison. Elle permet à l’air de circuler par en-dessous, de ventiler le système et de limiter la hausse de température des modules.

Les panneaux intégrés à la toiture ne sont par définition pas aérés. D’où une diminution plus forte des rendements en cas de températures élevées. Le danger de ce manque de ventilation : provoquer une surchauffe et des problèmes électriques.

Un point pour la surimposition.

3ème critère : l’esthétisme

L’esthétisme est la grande force des panneaux solaires intégrés. Les modules restent discrets dans le bâti et les paysage environnants. Dans les zones protégées, l’intégration au bâti est très souvent exigée par l’Architecte des Bâtiments de France.

En comparaison, les panneaux photovoltaïques surimposés seront visuellement un peu plus…imposants.

Un point pour l’intégration au bâti.

4ème critère : les coûts d’installation

La question de l’étanchéité peut plomber les coûts d’installation des modules solaires intégrés au bâti. Pour réduire les risques, la pose des panneaux solaires doit être réalisée par un professionnel certifié et aguerri, disposant d’une double compétence, électricité et couverture. En moyenne, le matériel, la pose et les démarches administratives d’une intégration au bâti reviennent environ entre 2 700 et 3 500 € par kWc.

Ces coûts peuvent être amortis pour les constructions neuves ou les réfections totales de toiture. Ils peuvent s’équilibrer grâce à la réduction de la surface de tuiles à acheter. Mais ce n’est pas toujours vrai… À vos calculettes pour une comparaison détaillée.

Le coût de la surimposition des panneaux photovoltaïques est moins élevé. Elle ne nécessite pas de modifier la couverture du toit, ni de déplacer de nombreuses tuiles, ni de veiller avec soin à l’étanchéité. Le coût moyen de l’installation en surimposition est estimé entre 2 200 et 2 800 € par kWc, incluant le matériel, la pose et les démarches administratives. À noter également : la maintenance et la réparation sont également plus aisées.

Un point pour la surimposition.

Résultat du match : la surimposition s’impose

Longtemps privilégiée par le système des tarifs de rachat, l’intégration au bâti perd progressivement de sa domination. Les installations photovoltaïques en surimposition se multiplient, au vu des nombreux atouts qu’elle cumule. Une seule exception : le cas des installations en zone protégée.

Intégration ou surimposition : quelles sont les règles d’urbanisme ?

Les PLU peuvent-ils imposer un type de pose ?

Certains PLU interdisent, au nom de l’insertion paysagère des constructions, la surimposition des modules photovoltaïques. Une réponse gouvernementale a été apportée en mars 2021 pour clarifier la question.

Hormis dans les zones protégées, le PLU ne peut s’opposer à la surimposition sur un motif lié à l’aspect extérieur des constructions. L’autorité administrative peut néanmoins émettre des prescriptions visant à assurer la bonne intégration architecturale dans le milieu environnant. Ces prescriptions doivent porter sur des modifications précises et limitées, ne nécessitant pas de déposer un nouveau dossier de demande d’autorisation d’urbanisme.

Le cas particulier des zones protégées

Deux exceptions à cette règle :

  • Les zones protégées : des règles particulières s’appliquent aux bâtiments situés aux abords d’un monument historique, d’un site patrimonial remarquable, d’un site classé ou inscrit. L’autorité administrative peut alors imposer un type de pose, voire s’opposer à l’installation photovoltaïque.
  • Dans les zones non protégées, l’autorité administrative peut décider d’inscrire dans le PLU des dispositions spécifiques aux installations solaires. Elle doit auparavant avoir obtenu l’avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France, et motivé sa décision par la protection du patrimoine bâti et non bâti, des paysages ou des perspectives monumentales et urbaines.

Il convient donc, avant toute installation photovoltaïque en toiture, de consulter avec soin le PLU et de vérifier si votre maison ou bâtiment sont situés en zone protégée.

Si la surimposition gagne aisément le matche pour des constructions anciennes, l’intégration au bâti est une solution à envisager pour une construction neuve ou lors d’un réfection totale de toiture. Dans les autres cas, ce qui fait la différence pour choisir le type de pose : vos goûts esthétiques mais surtout les règles d’urbanisme.

Sources :

Décret 2017 :

https://www.quechoisir.org/actualite-photovoltaique-surimposer-en-toiture-devient-possible-n43756/

https://www.soleneo.fr/photovoltaique-en-integration-ou-en-surimposition/

PLU et type de pose :

http://www.bdidu.fr/archive/2021/03/28/panneaux-photovoltaiques-et-regles-d-urbanisme-6306160.html#:~:text=Le%20plan%20local%20d%27urbanisme,l%27insertion%20paysagère%20des%20constructions.

Avantages et inconvénients :

https://ecosolar.energy/2020/03/09/les-10-raisons-de-privilegier-la-pose-des-panneaux-solaires-en-surimposition/

https://www.prodestravaux.com/energies-renouvelables/photovoltaique/surimposition-ou-integration#:~:text=Les%20avantages%20et%20les%20inconvénients%20de%20la%20surimposition&text=C%27est%20une%20solution%20très,se%20fait%20également%20très%20facilement.

https://www.otovo.fr/blog/le-solaire-et-vous/integration-panneaux-solaires/

Comparaison des coûts de pose :

https://www.hellowatt.fr/panneaux-solaires-photovoltaiques/combien-coute-installation-photovoltaique

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